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Dans la tête de… Guillaume Pellet-Bourgeois

Interview de Guillaume Pellet-Bourgeois, Préparateur mental pour athlètes, formateur, conférencier à Chamonix.

Bonjour Guillaume, tu veux bien te présenter ?

Je suis Préparateur mental pour les athlètes, agréé par la Fédération Française de Ski.
Entraîneur en ski, j’ai un passé de compétiteur, et je me suis beaucoup intéressé à tous les facteurs de la performance.
A la préparation technique et physique, j’ai ajouté le mental avec le travail sur les émotions. C’est un aspect qui a été oublié pendant de nombreuses années et est devenu central aujourd’hui, tout comme les soft skills en entreprise. Cette gestion de nos émotions est incontournable.
Je suis également Formateur dans un Lycée à Chamonix pour préparer des étudiants à devenir des professionnels de la montagne. Je les prépare à gérer des clients, le risque, à s’adapter, à développer leur leadership, en prenant en compte les nombreux facteurs liés à ce milieu spécifique qu’est la montagne.
La pédagogie au contact des jeunes générations, c’est à la fois déstabilisant et enrichissant. Il faut être capable de trouver les bons ressorts pour les motiver et les aider à apprendre. On dit facilement que c’est une génération difficile à cerner, c’est aussi ce qui la rend passionnante.

Depuis septembre 2019, je suis également Conférencier pour un public de cadres d’entreprise.
J’ai créé une conférence sur la préparation mentale autour de mon parcours de vie, avec ses remises en question, ses tragédies, et ses émotions justement.
Nous avons tous vécu des événements forts qui nous ont fait prendre conscience de l’importance de bien gérer notre mental et, pour ma part, m’a donné envie de mieux comprendre le fonctionnement de notre cerveau.
Ces conférences et les LinkedIn live, ce sont mes derniers challenges.

Comment abordes-tu ce travail sur les émotions auprès des cadres ?

J’ai créé des workshops sur le Secours en avalanche, pour travailler l’agilité émotionnelle et mettre en place les différentes étapes pour secourir une personne. C’est autre chose que d’aller chercher un sac à dos sous la neige, cela requiert notamment une grande lucidité.

Avant la gestion de soi, la connaissance de soi est indispensable.

Dans l’aspect « mental » de la préparation des athlètes, tu parles surtout de « gestion des émotions ». Est-ce que c’est la clé ?

C’est assez complexe. C’est une clé très importante et celle qui m’a le plus passionné. Certains outils peuvent nous y aider, comme la respiration, la cohérence cardiaque, les stratégies de réévaluation cognitive, pour modifier ses façons de penser, l’imagerie mentale. C’est à la fois, reconnaître ses émotions, y faire face, les réguler, et mieux les utiliser pour « tromper » son cerveau.
Dans le sport, un peu comme dans l’armée, on t’apprend à gérer tes émotions pour faire face à un moment « T », mais on ne prend pas souvent le temps d’apprendre à bien se connaître et à aller chercher ce qui se cache derrière les peurs, les colères. Mieux tu te connais, plus tu seras performant. Avant la gestion de soi, la connaissance de soi est indispensable.

Est-ce que l’exigence de performance, pour les athlètes, mais aussi en entreprise, n’est pas trop forte pour les simples êtres humains que nous sommes ?

Nous en voulons toujours plus. J’ai une équipe d’entraîneurs à Chamonix que j’essaie d’amener sur ce terrain-là, notamment pour les étudiants. La recherche de performance ne justifie pas d’utiliser tous les moyens pour y parvenir. Entraîner, former, ce n’est pas créer des mini-robots à de seules fins de performance.
Chez un grand sportif comme Roger Federer, on sent une forme de sérénité. C’est la marque des grands. Dans le monde du sport et de la performance, on a souvent tendance à oublier qu’il s’agit d’êtres humains. La pression, tout le monde l’a. Surtout celui qui se retrouve seul dans son match, ou derrière le portillon avant la descente.

David Mark

N’a-t-on pas longtemps cru que la sérénité c’était le contrôle de soi ?

Exactement. Pendant le confinement, on a interrogé les meilleurs skieurs français sur la préparation mentale et les résultats des tests auxquels ils étaient soumis. Les moins bonnes notes de ces champions portaient sur le contrôle de la peur et la gestion du stress.
Alors on peut s’interroger. Est-ce que les entraîneurs acceptent la peur ou que l’athlète s’autorise à dire que là, il ne sent pas bien ? Je crois que dans le monde du sport, nous ne sommes pas encore suffisamment ouverts sur ce sujet.

Un peu comme dans le monde de l’entreprise.

Probablement.

Chaque course est une étape. Il y a plus de perdants que de gagnants dans le sport, comme dans l’entreprise.

Est-ce que, dans ton rôle de préparateur, tu emmènes les athlètes derrière ces peurs ?

J’ai un jeune athlète qui a souhaité que je m’occupe de lui lorsqu’il était au mieux de sa forme. C’est une chance de pouvoir intervenir à ce moment-là et pas uniquement lorsque cela ne va pas.
Au début de la saison, cette année, il n’était pas satisfait de ses résultats et évoquait la pression qu’il subissait. Le réflexe ordinaire, c’est dire « Gère la pression et reprend le contrôle ». Or, je préfère expliquer que la pression est quelque chose de normale car elle était, dans son cas, consécutive à une excellente saison et donc à des objectifs plus élevés pour cette année. Chaque course est une étape. Il y a plus de perdants que de gagnants dans le sport, comme dans l’entreprise.
On a tendance à regarder surtout du côté des icones comme Jeff Bezos, et autres grands leaders. Nous ferions peut-être mieux de partager les erreurs de tout le monde, nous aurions plus de facilité à vivre nos échecs et à prendre conscience des étapes nécessaires pour atteindre un haut niveau.
J’ai expliqué à cet athlète que les échecs, les performances moyennes, feraient partie de sa vie et que ceux qui parviennent à un haut niveau de performance sont des personnes qui savent bien gérer leurs échecs et les transformer en quelque chose de productif.

Trois mots pour te définir ?

Authentique, résilient et constructif, dans le sens de la volonté de m’améliorer en permanence. Et je pense que c’est dans le collectif que l’on progresse le mieux.

Pourquoi l’anticipation est-elle si importante pour toi ?

Dans un parcours de sportif, tu te prépares toujours à une échéance. Elle est importante, à mon sens, dans la gestion de nos émotions. Plus on anticipe les différents scénarios, moins on s’en fait des montagnes, mieux on est capable d’accepter et de gérer les échecs.
J’ai écouté une interview de la joueuse de tennis qui a gagné l’US Open en 2018. Elle disait s’appuyer sur la visualisation. Un terme très à la mode. En fait, sa visualisation ne consistait pas au seul fait de se voir sur le podium, la coupe en main, mais plutôt dans différents scénarios de jeu, avec l’idée de ce qu’elle pouvait mettre en place pour y faire face. Si elle s’entraînait beaucoup, elle préparait aussi son cerveau à de multiples cas de figures et à s’y adapter au mieux. Anticiper, c’est cela.

Est-ce que l’anticipation t’a manqué particulièrement dans un moment de ta vie ?

Je parlais tout à l’heure de résilience. En 2010, j’ai un collègue qui est mort dans une avalanche.
Pour moi, cela ne faisait pas partie de la vie. Je ne m’étais pas posé la question de « Et s’il arrivait quelque chose à un de mes proches ? ». Je fonctionnais un peu comme un robot, j’évitais les émotions autant que possible, pour rester dans le contrôle. C’est mon corps qui m’a rappelé à l’ordre.
Deux mois après son décès, j’ai déclenché une maladie auto-immune à cause du stress émotionnel. Je n’avais anticipé cela.
Tout anticiper est impossible et il est préférable de vivre le moment présent dans sa vie, dans sa passion, dans son travail. J’avais anticipé les conditions météorologiques, les conditions de neige, le chemin… c’est ce qui me permet d’être dans le plaisir au moment de la sortie.

Anticiper te rend-il plus libre ?

Je pense que oui. Quand je suis en montagne, si j’ai un côté compétiteur, je suis aussi contemplatif, et n’ai pas pour objectif d’aller le plus vite possible au sommet. J’ai envie de profiter de la balade, du moment de partage avec les amis, de déconnection aussi.

Pourquoi les sommets t’intéressent-ils ? Dans tes aventures là haut, tu es plutôt intéressé par le voyage ou par l’objectif ?

Pour le point de vue. La montagne te rend humble. Tu te rends compte de ta taille et de l’immensité qui s’ouvre devant toi. Là-haut, tu vois tout ce que tu as encore à explorer.
J’aime faire le parallèle avec nos émotions. Avec l’expérience, tu connais mieux la montagne et tu te connais mieux aussi.
Il y a des moments où je suis dans l’effort physique, donc centré sur un objectif, et d’autres où je suis dans le plaisir de la descente, avec des amis et des proches. Ce sont ces moments-là que je préfère !

Là-haut, est-ce qu’on se retrouve ou est-ce qu’on s’oublie ?

Parfois, j’ai le sentiment que mon cerveau tourne à 3000 à l’heure, je suis dans mes pensées, dans mes projets, et être seul là-haut m’éclaircit les idées. Un peu comme dans la méditation de pleine conscience.

Comment fait-on pour mettre le cerveau sur pause ?

Dans l’effort, je me concentre sur ma respiration, son rythme, son souffle. Je regarde aussi le chemin sur lequel je marche, juste devant moi, sans chercher à accrocher mon regard ailleurs ou anticiper plus loin que le pas suivant. Cela fait beaucoup de bien.

Les émotions, c’est jongler entre deux états.

Cela ressemble à une quête d’équilibre.

C’est ça ! Dans la dernière partie de ma conférence, je parle justement d’équilibre émotionnel. On parle souvent de bonheur et on se focalise sur les émotions positives mais j’ai appris dans mon parcours que les émotions désagréables font aussi partie du jeu et qu’il faut les reconnaitre et les accepter comme des informations qui nous permettent d’avancer et d’évoluer.
La sérénité des grands sportifs, c’est cela. Ils ne sont ni euphoriques, ni au 36e dessous, selon les situations, ils réussissent à relativiser. Les émotions, c’est jongler entre deux états.
Comme en ski, l’équilibre est quelque chose de dynamique, ce n’est pas statique.

Dans tes conférences en entreprise sur la performance, les Managers ne sont-ils pas surpris que tu les ramènes à eux-mêmes et à leurs émotions ?

Je ne crois pas, mais ça les bouscule et ça les fait beaucoup réfléchir, c’est certain. Ils sont nombreux à me dire que cela les impacte professionnellement mais surtout personnellement.
Je partage ce qui m’est arrivé et les leçons que j’en ai tiré. Les parallèles entre la montagne et l’entreprise sont nombreux.
Un guide qui se fâche avec sa femme le matin aura-t-il la même capacité de concentration et d’attention dans sa journée s’il rumine ses contrariétés ? Le parallèle avec une stratégie d’entreprise est facile à faire.
Comme tu l’évoquais, on entend encore que les émotions n’ont pas leur place dans l’entreprise. Or, c’est évidemment faux. Car prendre une décision avec lucidité qui a un impact sur un temps long en refoulant ses émotions, cela me paraît risqué !
Dans un cas comme dans l’autre, les enjeux sont énormes, pas seulement pour soi mais pour le collectif aussi.

Amènes-tu ces managers à s’interroger sur cet impact de leur prise de décision sur le collectif ?

Oui. Avec eux comme avec les jeunes que j’accompagne. La montagne est un révélateur d’émotions exacerbées.
Tu peux faire face à une peur de la pente, du vertige, des conditions de neige difficiles. Une fois que tu as expliqué ce qu’il faut faire sur le plan technique, comment gères-tu quelqu’un qui est tétanisé ? Il va falloir accueillir sa peur et trouver les mots justes. Et faire face à de nombreuses situations. Comment gérer les egos forts sans aller au conflit, en faisant respecter tes choix et en gardant ton leadership ?
Avec les jeunes, ces futurs professionnels, il est passionnant d’aborder ces questions. Leur métier, ce ne sera pas seulement d’être en montagne, ils vont être responsable d’un groupe, de sa gestion et de sa sécurité. Je dois les aider à en prendre conscience et leur apprendre à gérer ce que cela implique. Leur plaisir passe au second plan. Leur première mission est de ramener tout le monde à la maison en bonne santé. Il faut être à la fois leader pour emmener ton groupe, guide et avoir la capacité à accompagner un collectif vers l’épanouissement.

En montagne, on ne peut pas se prendre pour un autre, on ne fait pas semblant.

J’aime beaucoup cette image de la montagne comme « révélateur d’émotions ». D’où vient ton amour de la montagne ?

De mon enfance. C’est là où je suis né où j’ai grandi, j’ai fait mes études à Grenoble puis Toulouse. La présence du relief me manque lorsque je suis ailleurs. L’air pur, l’oxygène, l’altitude, me donnent une notion de liberté et d’humilité. En montagne, on ne peut pas se prendre pour un autre, on ne fait pas semblant.

La perception de l’environnement est très différente selon les individus. Ce qui pour moi qui suis né là est une pente modérée sera une falaise, le vide, pour un autre.
Te mettre à la place de l’autre est une forme d’empathie. En tant que professionnel, tu dois savoir anticiper ce type de réaction et accepter que l’expérience pour lui ne sera pas forcément agréable.

La montagne est, pour moi, un environnement dans lequel il faut s’adapter en permanence, comme la mer. C’est ce qui t’attire là ?

C’est tout à fait cela. Il y a de nombreux facteurs à prendre en compte.
Il y a des formations spécifiques pour enseigner un sport et se voir délivrer un diplôme d’état. Pour la montagne, on parle de « milieux spécifiques ». La formation sera plus poussée que pour le basket par exemple, à certains niveaux. Car il y a toute une adaptation au milieu naturel, à savoir la pente, la météo, les conditions d’orientation, et tous ces facteurs sont importants.
Le parallèle avec les stratégies et décisions d’entreprise est aussi là très pertinent. Il faut tout prendre en compte, à commencer par soi-même.
Malgré toutes nos connaissances théoriques ou même pratiques d’un environnement, lorsque tu as un souci familial ou vis une situation difficile, tu peux te retrouver en difficulté car dans ton cerveau, toutes tes connaissances ne vont pas s’aligner comme d’habitude.

Nos valeurs nous permettent toujours de savoir si nous avançons dans la bonne direction

Qu’as-tu l’impression de leur faire découvrir dans tes formations ou accompagnement ?

J’aime beaucoup les travaux de Susan David sur L’agilité émotionnelle. La première étape est de reconnaître ses comportements récurrents, ses pensées de dévalorisation, d’échec, que j’entends parfois chez mes étudiants. En se connaissant mieux, ils peuvent identifier ces schémas automatiques de rumination, les émotions qui sont derrière, et parvenir à lâcher prise, pour prendre une décision en fonction de ses valeurs.
Les valeurs sont également importantes à prendre en compte. Nos émotions changent aussi vite que la météo en montagne, alors que nos valeurs nous permettent toujours de savoir si nous avançons dans la bonne direction pour nous.
Par exemple, quand je persévère dans ma volonté d’obtenir l’autorisation de LinkedIn pour faire des LinkedIn Live, en relançant pour la 5e fois, est-ce seulement pour flatter mon ego ou est-ce cohérent avec mon désir de partager des informations sur la préparation mentale, sur l’intelligence émotionnelle ?
En 2020, j’ai aussi appris à être patient, ce qui n’est pas ma qualité n°1. Ne pas se résigner au premier échec, et s’adapter aux imprévus, c’est, il me semble, de circonstance.

Que fais-tu sur les réseaux sociaux ?

Il y a de plus en plus de personnes qui se forment sur la préparation mentale, comme sur le développement personnel, et j’ai envie de participer à la diffusion d’informations sur ce sujet qui m’est cher, comme je le fais sur LinkedIn, en partageant sur l’intelligence émotionnelle. Je pense que cela peut aider des gens.
Je me suis trompé en ne voulant vivre que des émotions agréables, en coupant le contact avec les autres émotions, et mon corps m’a amené à comprendre lorsqu’il a cédé que cela ne fonctionnait pas comme ça.
Comme pour l’enseignement, je plante des petites graines, les résultats ne sont pas immédiats et je suis heureux lorsque je reçois des messages de personnes qui trouvent intéressant ce que je partage et se comprennent mieux. Tout le monde n’a pas les moyens de s’offrir un coaching ou un accompagnement à la préparation mentale, aussi j’ai le sentiment de pouvoir apporter quelque chose et les retours sont plutôt valorisants pour moi.
Si je peux aider un père qui dit à son enfant – « Tu ne dois pas stresser, avoir peur », comme le mien pouvait le faire – à comprendre les limites de ces conseils et à prendre en compte le facteur émotionnel propre à chacun, alors là j’ai vraiment le sentiment d’être utile.

Enfant, que voulais-tu faire ou devenir ?

Deux choses. Mon père était Chef cuisinier, alors je voulais devenir Chef cuisinier ! Et puis, ensuite être champion, gagner des médailles.
J’ai grandi dans une famille de sportifs avec un frère jumeau. Nous étions dans la compétition, c’était pratique pour jouer au tennis et pour skier aussi. C’était une bonne école de vie, car nous nous rendions compte qu’un seul des deux pouvait gagner, notamment au tennis ! Nous avons eu la chance qu’il n’y ait pas l’un qui domine l’autre de façon nette. Mon frère est entraîneur de ski et préparateur physique. Aujourd’hui, nous adorons échanger autour de nos pratiques, c’est très enrichissant, nous sommes sur la même longueur d’ondes. Nous nous entraidons au quotidien lorsque quelque chose coince dans nos accompagnements.

La recherche de performance n’est-elle pas épuisante ?

Pas forcément. On se moque souvent des vieux guides de montagne qui vont lentement, mais la performance se trouve aussi dans la façon de gérer son effort.
Roger Federer a 39 ans. Je suis sûr que peu auraient cru, il y a dix ans, qu’il tiendrait aussi longtemps à ce niveau de performance. Son adaptation, sa capacité à régler le curseur, à gérer son effort font la différence.
Je ne fais plus aujourd’hui la même chose qu’à 30 ans, mais avec l’expérience et la connaissance, je me sens plus performant.
Je suis en apprentissage permanent, j’ai toujours envie de faire évoluer ma pratique et mes activités. Je sais que je ne sais rien et que la vie est pleine de rencontres qui t’ouvrent de nouveaux horizons.
En 2020, j’ai fait une conférence en anglais et puis j’ai été publié dans une revue spécialisée pour les entreprises (Harvard Business Review). Si on m’avait dit cela, il y a même un an, je n’y aurais pas cru. Je n’aurais pas été capable de le faire il y a 10 ans.

Lorsque tu acceptes de ne pas tout contrôler, c’est peut-être là que tu progresses le plus.

Pourquoi ? Tu n’en avais pas les compétences ?

Je n’avais pas l’expérience nécessaire. Aujourd’hui, j’ai d’abord envie de me faire plaisir. Dans mon travail comme avec mes 3 enfants. J’ai appris à relativiser et à accueillir ce qui se produit. Si LinkedIn ne veut pas que je fasse des Live alors tant pis, il y a pire dans la vie.
Dans ma conférence cette année, je n’ai pas atteint mon objectif de résultats en termes quantitatif, en revanche, si je regarde mes objectifs de moyens – parler devant une caméra, construire le bon contenu, parler en public -, j’ai atteint ce que je souhaitais. Avant, j’étais bien trop perfectionniste et cette exigence m’aurait sans doute empêché de faire tout cela. Lorsque tu acceptes de ne pas tout contrôler, c’est peut-être là que tu progresses le plus.

Le voyage, avec ses étapes, est-il plus intéressant que le résultat ?

Tu parlais de sommets tout à l’heure, c’est un objectif final pour lequel il existe plusieurs voies différentes. Lorsque tu choisis un chemin et fais parfois des détours, cela ne signifie pas que tu perds du temps car tu vas découvrir autre chose, quelque chose que tu n’avais encore jamais vu. J’essaie de découvrir de nouvelles choses tout le temps.

Quel est ton moteur ?

Apprendre.

Julien Lizeroux

Quelles personnalités t’inspirent, en dehors de Federer ?

Il y a un autre sportif qui m’inspire, Julien Lizeroux, un skieur français de 37 ans toujours en activité. Il a gagné de nombreux titres et aurait pu choisir de raccrocher.
Aujourd’hui, il est toujours en Coupe du Monde, avec des résultats qui ne sont pas exceptionnels, sans doute pas à la hauteur de ce qu’il souhaiterait, mais il se fait plaisir. Il a un côté Mentor pour les jeunes athlètes qui entrent dans le circuit et il a un humour décapant. Il est conscient de sa chance et je pense qu’il a un bel équilibre émotionnel. Il a assez d’expérience pour apprécier une bonne performance et le travail fourni sans ressentir de la frustration et ruminer s’il n’atteint pas un super résultat.

Carrière longue, plaisir, sérénité, il te ressemble beaucoup, non ?

J’espère. C’est flatteur en tout cas, et parlant pour moi 😊.

Je savais que nous disposons d’une heure précisément et j’avais vu un chrono en amorce de tes LinkedIn Live. Ce cadre serré m’a mis la pression pour une forme d’échange qui – comme un match – demande parfois un peu de temps pour installer la confiance, un rythme et « tomber le masque », puisque c’est la première fois que nous échangeons.

J’ai un défaut, celui de ne pas toujours aller directement à l’essentiel. Lorsque je fixe un timing plus réduit, cela me permet d’être plus concis et plus percutant. J’espère surtout avoir été authentique !

Mission accomplie 😊 Merci Guillaume.

Pour te suivre sur les réseaux et te lire :

https://www.linkedin.com/in/guillaume-pellet-bourgeois/

https://www.brainyouup.com/

https://www.hbrfrance.fr/chroniques-experts/2020/10/31605-reguler-ses-emotions-pour-mieux-decider/

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